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Ecrire, pourquoi donc ? Une tentative de liquider la mémoire, ce trop de choses dont je ne sais quoi faire et qui voudrait sortir de là, et aller se coucher sur du papier, pour faire la paix, parce que rien d’autre n’est possible.
Des changements considérables s’annoncent, ils me laisseront le temps d’explorer, de partir, de me signifier la course des nuages, les quelques regrets qu’on laisse au bord de la route, puisqu’ils ne sont plus constitutifs de ce que je suis, de ce à quoi j’aspire, les questions aussi, très nombreuses mais qui ne me tourmentent plus, puisque j’apprécie aujourd’hui cet inconnu, de me jeter dans la vie comme il se doit, sans bouée de sauvetage, sans rien autour qui puisse troubler la quiétude de ce plongeon.
Aux portes de l’été, je me dénude, dans un pays presque froid, et je cherche à partir loin, sur d’autres rives, vers d’autres aventures, je souhaite recroiser l’inconnu que j’avais délaissé au profit de la routine nécessaire à l’ancrage, la routine relative à l’installation.
Dans deux semaines, je serai libre d’un travail qui m’épanouit pas, d’un quotidien de course et de certaines obligations. Dans deux semaines, je vais devoir remettre les pendules à l’heure (celles qui comptent), je vais prendre plus de temps pour lire, écrire, questionner, jardiner, et vivre tout simplement. Dans deux semaines, je pourrais faire de longues balades en forêt, faire le tour des expositions que j’ai manqué, faire le vide chez moi et me recentrer sur l’essentiel.
Ce ne sera sans doute pas facile, mais je suis heureuse et consciente d’avoir une chance de m’offrir cette halte dans une vie dont le rythme ne cesse de s’accélérer. Je vais croquer un peu de liberté.